BAN

C’est d’abord le sujet sensible et peu abordé en littérature qui m’a attiré à lire ce premier roman de Laviolette (il s’agit d’un pseudonyme, il est donc difficile de trouver de l’information au sujet de cette autrice). Au début de la lecture, le style de narration m’a un peu déboussolé – on est dans une écriture jouale contemporaine, si je peux le décrire ainsi. On rencontre aussi un mélange de genres; il s’agit bien d’un roman, mais où la poésie s’invite par moment, l’autrice nous amène dans toute sorte de direction.

Elizabeth, le personnage central de ce récit, doit vivre avec une maladie neurodégénérative, le BAN. Cette mère de famille sait bien qu’éventuellement, son corps deviendra une prison et qu’un jour, même son cerveau lui fera faux bond. Elle doit apprivoiser l’idée de cette mort lente et surtout, elle souhaite en prendre le contrôle. Le sujet est lourd, mais abordé avec une touche d’humour. J’ai aussi trouvé le personnage vrai, autant dans ses réactions que ses contradictions.
La lecture de ce roman audacieux ne m’a pas laissé indifférente, ça, c’est certain. L’histoire m’a habitée un moment après l’avoir terminé.

Marie-moi, Peter Pan, Laviolette, XYZ

Vengeance

C’est la première fois que je lisais cet auteur diplômé en littérature, connu entre autres comme journaliste. J’avais hâte de faire la rencontre avec sa plume. Une plume grinçante, par moment humoristique, sur un ton qui rappelle la chronique. Ce roman est rythmé, et nous amène dans des directions surprenantes.

Olivia Vendetta, c’est dans un premier temps l’histoire de jeunesse d’Étienne Vendette, qui se fait malmener et intimider. Sa bande d’amis et lui gardent un souvenir amer de cette adolescence violente. On se promène entre le présent et le passé pour comprendre comment Étienne est devenu Olivia, et comment son désir de vengeance (justice?) est grand.

Un bon divertissement (un peu violent…!) où les références nombreuses plairont aux gens de ma génération!

Olivia Vandetta, Hugo Meunier, Stanké

Petites beautés du monde

Dès les premières lignes du roman, on apprend que la narratrice est une maman qui a laissé un vibrant témoignage à sa fille. Élie craint de mourir à l’accouchement de son enfant et elle décide de lui raconte sa vie parsemée d’embûches, mais où de petites étincelles sont parvenues à lui rappeler la beauté du monde. L’amour de la musique, mais surtout, la rencontre de Léo et de sa mère Lydia changera la vision du monde d’Élie.

On aborde de nombreux sujets tels que les relations familiales, les agressions sexuelles, la pauvreté, la solitude, l’insémination artificielle, l’amitié, etc. (Perso, j’ai trouvé que c’était beaucoup, car certains sujets étaient seulement effleurés.) Ceux qui ont déjà lu Maude Michaud, connue sous le nom de @parfaitemamancinglante, y reconnaîtront sa sensibilité et apprécieront cette histoire remplie d’émotions. ❤️ Un bon roman que je recommande pour les réflexions qu’il apporte et les émotions qu’il procure.

N’oublie pas la beauté du monde, Maude Michaud, Libre Expression

« … j’ai fait une promesse à mon tour. Celle de me battre coûte que coûte et à jamais pour te montrer que le bonheur appartient à tous ceux qui décident de le saisir, peu importe ce que leurs blessures et ce que la vie leur réservent. »

Femme forte et attachante

Il s’agit en quelque sorte de la suite du roman turbulences du cœur, mais il n’est pas nécessaire de l’avoir lu pour apprécier Les vertiges du cœur. Et je m’en confesse, je ne me rappelais plus tant des détails de Turbulences du cœur que j’avais lu il y a un bon moment déjà!

On entre dans la peau de Catherine, cinquantenaire dynamique qui a fait un retour aux études afin de devenir avocate. Femme ayant une forte personnalité, elle décide de ne pas travailler au cabinet de son jeune mari et plutôt d’accepter une offre dans un cabinet situé en Estrie. Évidemment, cette décision chamboule le quotidien, alors qu’elle passe la majorité de son temps loin de la maison familiale récemment acquise.

L’autrice aborde plusieurs sujets à travers cette histoire, dont la famille, mais surtout, sur la place qu’on s’accorde à soi-même, les choix qu’on fait pour soi. Même si je suis plus jeune que la protagoniste, je me suis sentie proche de Catherine au cours de ma lecture et c’est avec une petite peine que j’ai terminé l’histoire, comme si je devais dire au revoir à une amie.

Les vertiges du cœur, Nathalie Roy, Libre Expression

Des détours qui valent la peine

Il y a des lectures dans lesquelles on plonge plus facilement que d’autres, parce que ça nous parle directement ou c’est en accord avec ce que l’on vit. Bref, ce sont des histoires, qui même après les avoir terminées, elle nous reste en tête quelque temps. Détours sur la route de Compostelle a été un de ces livres-là pour moi, qui m’a habité pendant un bon moment.

Même si ma réalité est bien différente de Mireille (femme mariée, trois grands fils, vie en parfait contrôle!) son voyage sur la route de Compostelle imposée par sa sœur pas très fiable, ses questionnements tout au long du parcours, ses envies de tout lâcher parfois et ses doutes m’ont amené à réfléchir, m’ont fait sourire, m’ont ému. Au cours des pages, on veut savoir où cette aventure imprévisible pour Mireille la mènera. La plume de Mylène Gilbert-Dumas est juste, son sens du récit aussi. Il fait froid et vous ne voulez plus sortir de vos couvertures? C’est un livre pour se distraire et se laisser porter par les paysages européens.  

Détours sur la route de Compostelle, Mylène Gilbert-Dumas (vlb éditeur)

Ah l’amour!

Je vous présente aujourd’hui un roman d’une auteure dont j’apprécie particulièrement la plume, Valérie Chevalier, que j’ai lu pour la deuxième fois parce que, oui, c’est réconfortant de relire un roman et parfois, ça fait du bien! Dans La théorie du drap contour, Florence nous raconte ses différentes aventures amoureuses à la suite de la rupture douloureuse avec celui qu’elle considérait l’homme de sa vie. (Notre premier grand amour, on est tous persuadés que c’est l’homme de notre vie, right?) La singularité de ce récit se retrouve dans le type de narration, alors que le personnage principal s’adresse directement à ses anciennes flammes avec l’utilisation du « tu », comme si elle réglait ses comptes (avec une certaine douceur, disons-le!) avec ces jeunes hommes qui ont défilé dans sa vie. Je me suis reconnue dans le personnage de cette amoureuse en série, dans ses déboires, ses peines grandes comme le monde, ses désillusions, mais son romantisme et ses espoirs aussi.

Une lecture parfaite pour ce mois de janvier en confinement, parce qu’on s’entend que ce début de 2021 nous laisse amplement de temps pour lire nos auteurs préférés, ou en découvrir de nouveau!

La théorie du drap contour, Valérie Chevalier (Hurtubise)

#relationscompliquées

Voici un roman contemporain – mon style préféré, parce que j’aime beaucoup m’identifier aux personnages quand je lis – où on surfe dans la peau d’un personnage à l’autre. L’histoire met en scène principalement deux protagonistes, soit Magalie et Guillaume, dont leur destin se croise grâce à leurs parents sont amoureux. Parcours cahoteux, infidélité, séparation; les différences facettes des relations amoureuses et familiales sont abordées. Et tout au cours de la lecture, on cherche le lien qui unit les personnages à la disparition d’Annabelle Juneau.

Le rythme de l’histoire, les brides de lettres et de courriels des personnages, la narration : tout est là pour en faire un véritable page-turner. L’écriture de Bismuth est efficace, empreint d’humour, et les personnages, malgré leurs maladresses et leurs défauts, sont attachants. Un livre qu’on lit comme on regarde une comédie romantique, la romance kitsch en moins et des dénouements inattendus en plus (et surtout, n’attendez pas une fin du style « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants »!).

Un lien familial de Nadine Bismuth (Boréal)