Le roman Je suis le courant la vase est roman difficile, qui brasse. On se glisse dans le monde de la natation de niveau compétitif avec ce sentiment de s’enfoncer dans la vase avec le personnage, le souffle manque au rythme de la narration sans dialogues de cet univers sombre où abus, violence, drogue tournoient. Le personnage principal nage entre les entraînements extrêmes, un coach abusif et contrôlant, mais aussi une vie de débauche (surprenante à mes yeux) avec ses compairs où les limites sont floues et les relations indéfinissables.
En toute honnêteté, j’ai eu du fil à retordre à parcourir la première partie du livre, me sentant aspirer par la noirceur du récit. Mais du même coup, je souhaitais aussi comprendre la complexité du personnage, frôler les abysses avec elle. Marie-Hélène Larochelle est une auteure talentueuse, qui sait utiliser les mots et les phrases pour rythmer des propos sombres, qui viennent nous tourmenter. C’est le sentiment qui m’a envahi tout au cours de ma lecture. Même après le mot « Fin ».
Je suis le courant la vase, Marie-Hélène Larochelle, Leméac